J’ai discuté avec une de mes “filles” aujourd’hui. Après de nombreux échecs, couplés aux abus de toute sortes, elle est désormais en relation avec un homme. Pour reprendre ses propos,
J’ai pris mes congés concernant The L Word. Probablement je trouverai plus tard ma paire. Mais pour le moment, je préfère me concentrer sur moi et me bâtir une vie saine.
Une autre est mariée avec un homme et ils sont parents d’une magnifique fille. Elle aussi a mis fin a une longue relation avec sa copine, après de multiples désillusions. Et croyez moi, elle en a vu de toutes les couleurs.
Parfait prétexte pour coucher sur papier ce sujet parce que, entre mes expériences passées, celles sus-citées et le climat actuel, être lesbienne et aimer les hommes ne semble plus aussi farfelu.
Selon le mythe, n’est une vraie lesbienne que celle qui n’a jamais couché avec un homme. Et c’est cette affirmation qui renferme les gens dans des boites et limite leur expression de soi.
La dernière fois que j’ai check,
Je m’attarde sur le et/ou car les deux vérités peuvent être vraies en même temps. Je peux être attirée émotionnellement par les femmes ET ne pas acter la partie sexuelle. Ça n’en fait pas de moi une fausse lesbienne.
J’ai beau avoir connu la femme avant mon adolescence, la vérité est que je ne suis pas un gold star (une lesbienne qui n’a jamais couché avec un homme). Si j’avais su que c’était important, je me serais réservée uniquement pour ces dames.
Peu sont celles sur le continent qui peuvent se targuer de l’être. Et c’est bien ainsi dans la mesure où nos réalités sont différentes des réalités occidentales. On doit souvent prétendre, surtout si tu ne correspond pas aux standards féminins, ou si tu n’as pas encore accepté toutes les facettes de ta personnalité. Comme c’était mon cas.
Au fur et à mesure de mon exploration, je me suis rendue compte que ce n’était pas l’homme, le mâle et son phallus qui m’attirait tant que ça, mais le besoin d’avoir des discussions animées/passionnées sur une variété de sujets avec une personne mais surtout d’être baisée – excuse my French – au lieu d’être distributrice universelle de plaisir. Je m’étendrai prochainement sur la réplication des schémas patriarcaux dans les relations lesbiennes.
Et jusqu’à ce que je m’affranchisse des jugements et “classes” lesbiennes, trouve des partenaires qui matchent ces désirs, les exprimer mais surtout accepter qu’un rapport sexuel c’est un dialogue corporel entre deux individus, bah, ça a continué.
Et je n’ai pas été dégoutée. Enfin, pas tout le temps. J’y ai rencontré des personnes bienveillantes dont celui qui aura toujours une place spéciale dans mon coeur. Une intimité rarement expérimentée. Sauf qu’en dépit de notre connexion et notre complicité, il ne restera que mon meilleur ami. Il n’est pas une femme, pour mon plus grand désarroi.
Donc lorsque V m’a annoncé la nouvelle aujourd’hui, elle était appréhensive. Que je lui dise que non, tu nous (qui?) trahis, tu changes de camp (l’adhésion est à vie?), je ne parle plus avec toi (why?)… Un peu comme le traitement infligé au personnage de Tina dans les saisons trois et quatre de The L World lorsqu’elle se met en couple avec Henry.
Excepté que bien qu’on se soit connu dans le milieu lesbien, je l’apprécie d’abord en tant qu’humain. Et en tant qu’humain, je comprends ses choix. Plus encore en tant que lesbienne.
Le climat actuel surtout le continent (et même ailleurs) ne permet pas de se projeter en tout confiance sur l’avenir avec une femme. Ou quiconque d’ailleurs mais à chacun sa chapelle.
Entre mensonges, rackets, coups bas, mauvais coup, commérage, jalousie, pensionnaires de centres sociaux ambulants.… C’est un vrai parcours du combattant toute relation saine en ce moment pour peu qu’on ait un minimum de standards.
Dans le désespoir, j’ai été tentée de me retourner vers mes ex, surtout celles avec qui j’ai partagé autre chose que des sécrétions corporelles. Malheureusement, les signaux rouges auxquels j’aurais du faire attention du temps de nos liaisons clignotent vivement. Mais surtout, le fossé qui nous sépare est considérable, surtout sur les non négociables. Faut vraiment laisser le passé derrière soi.
Face à tout cela, j’ai sérieusement considéré me mettre avec un homme. Le truc c’est que je sais par expérience (un peu plus haut) que la vie est trop courte pour simuler constamment. Et s’il y a un truc que je suis promise, c’est de ne plus jamais abuser de la générosité sentimentale d’autrui et d’éviter de compromettre mes valeurs. Et vu que jusqu’ici, les sensations émotionnelles, physiques et psychiques ressenties avec une femme sont inégalées, ça ne risque pas de changer de sitôt.
En conclusion, si tu es lesbienne et tu es dans une situation où tu ressens le besoin de te mettre avec un homme, quelle que soit la raison, vas-y fais-le, tant que tu es honnête avec toi même et avec la personne en question. C’est ce que j’ai rappelé à V car tôt ou tard, la vérité finit toujours par nous rattraper.
Il n’y a pas de manuel de l’humain ni de la lesbienne. Tant que tu es alignée avec tes valeurs et ne nuit à personne, go be and do you.
Quant au titre de ce billet, je n’en avais pas de meilleur :). N’empêche, je milite pour une sexualité fluide so, fcuk who you want tant que tu prends du plaisir.
Until next time….Miaouuu!
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