Il y a quelques jours, je recevais une demande d’amis sur un de mes nombreux profils sur les réseaux sociaux. Toujours séparer ses deux vies. On ne sait jamais.
Les premiers échanges furent polis. Les suivants sont à l’origine de ce billet.
– Tu vis où ?
– En Afrique (je tairai le pays).
– Je salue ton courage.
– Pourquoi ?
– Parce qu’oser s’habiller ainsi, avec tout ce qui se passe là-bas, il faut vraiment être culotté.
– Tu es gay ?
– Non.
– Pourquoi tu penses que moi je le suis ?
– Heu… rien. En fait, juste que ton accoutrement.
– Et c’est tout ?
– Oui.
Premier éclat de rire, second et puis une longue série. A gorge déployée. Les collègues se sont inquiétés. Mais ils doivent avoir pris l’habitude tant les éclats de rire fusent une fois assis devant l’écran de mon ordinateur.
Je n’en revenais pas. Ce n’est toujours pas le cas. Ce qui m’a amené à constater la psychose qui règne dans l’esprit de tout Noir. Africain. Pour peu que tu sortes de l’ordinaire, pour peu que tu sois « innéement » différent des autres, on te colle une étiquette. Tu ne peux pas aimer pantalon. Tu as quelque chose à cacher. Tu ne peux pas avoir des ongles courts, tu aimes les femmes. Tu ne peux pas boire Baileys, tu es gay.
Hé bien sachons que Queer est une expression anglaise signifiant étrange, peu commun. Un Queer peut se reconnaître à son accoutrement ou à son état d’esprit. Des individus (comme moi) l’utilisent souvent pour se définir lorsqu’ils ne se reconnaissent pas dans le modèle sexuel érigé par la société.
Il y a une expression qui aide largement à le comprendre : l’Expression de genre.
C’est un terme qui « se réfère aux expressions à travers l’habillement ou le sentiment intérieur d’auto-identification et de conscience de soi qui manifeste le sens fondamental de la personne en tant que masculin ou féminin et homme ou femme ».
Tout ce français pompeux pour dire qu’un homme pour se vêtir et se comporter comme une femme sans forcément être gay. Tout comme une femme peut aimer se vêtir en homme ou avoir leur caractère et préférer la courge aux haricots. J’en connais plusieurs autour de moi. Chacun d’entre nous en connait. Aux Etats-Unis on parle de cross-dressing. En français, on pourrait parer de travesti.
Parce que le gay lui, a une attirance physique, sexuelle ET EMOTIONNELLE pour une personne de son sexe. Gay englobant ici toute la communauté LGBTI. Vous conviendrez avec moi que l’attirance relève de l’abstrait et non du concret. Et être gay, ou se reconnaître comme tel a une dimension d’auto-identification. Difficile donc d’indexer quiconque sous le prétexte fallacieux qu’il est efféminé/masculinisé tant qu’il ne s’identifie pas personnellement comme tel.
Donc lorsque vous verrez un « Queer », cherchez d’autres détails (fournis pas l’individu) avant de conclure que c’est un (e) gay.
Miaou…
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