Gentleman Jack est de retour

C’etait MON évènement LGBT de cette année. Le retour de Suranne Jones dans la peau d’Anne Lister pour la deuxième saison de Gentleman Jack. Plus que le baiser entre Villanelle et Eve après quatre ans à faire saliver les fans. Ou encore la saison trois de TLWGQ pour savoir si Bette et Tina vont enfin couper le cordon ombilical lesbien. Juste au-dessus de Gillan Anderson dans la peau d’Eleanor Roosevelt dans “The first Lady”.

Photo de Suranne Jones en Anne Lister
– Suranne Jones est Anne Lister dans Gentleman Jack – ©Farfarawaysite.com

Et pour une première, l’ascenseur émotionnel était au rendez-vous. Je vous épargne la combinaison de mots clés qu’il a fallu entrer dans les moteurs de recherche pour tomber sur le bon épisode. Il n’est disponible qu’en Angleterre pour le moment. La sortie mondiale est prévue pour le 25 Avril 2022. BBC iPlayer, please let my VPN through. 

J’ai partagé le lien hier sur le compte. S’il est encore valide et que vous comprenez l’anglais, n’hésitez pas. Sans plus tarder, place à la “Foi est tout”.

Gentleman Jack saison 2 épisode 1 – Résumé (Attention Spoilers)

La vie d’Anne Lister est le thème central de Gentleman Jack. Ses journaux. Ses histoires. Ses amantes. Sa série. L’organisation de ce récapitulatif également. Quatre semaines après le mariage secret entre les deux femmes à la Holy Trinity church de York… Here we go.

PS: Pour ma propre santé mentale dans cet océan d’Ann.e.s, j’ai choisi d’adopter AL pour Anne Lister, le personnage principal et AW pour Ann Walker, son épouse.

Anne

La bande d’annonce donnait le ton. Je n’ai pas été déçue. Et s’il fallait résumer le premier épisode, ce serait AL marchant avec autorité dans les quatre coins de Halifax, vitesse attrape moi si tu peux. Semant ça et la, en fonction de son interlocuteur.trice, de la vulnérabilité, de l’énergie, de l’humour, de la petitesse, du courage afin de mener à bien les objectifs qu’elle s’est fixée et dont les délais arrivent à grand pas. Matez la liste: convaincre sa désormais belle famille que pour son bien-être général mais surtout mental et selon les prescriptions du Dr Belcombe, Ann serait mieux avec elle à Shibden Hall. Convaincre AW que combiner leurs domaines est la meilleure solution pour leur futur. Convaincre les hommes de sa mine qu’elle a le capital pour continuer les travaux. Convaincre son notaire de lui prêter plus d’argent sans solder sa précédente dette. Se convaincre, convaincre Mariana Lawton, son amie Charlotte et ses autres prétendantes qu’elle et AW sont faites pour la vie. Après tout, on ne vit pas l’amour de la même manière à quatorze qu’à quarante ans. Vous parlez d’un programme.

Et comme dans la première saison, Suranne est magistrale dans la peau d’AL. 

– Suranne Jones est Anne Lister dans Gentleman Jack – ©Farfarawaysite.com

Ann

Fragile yes but deep down, she is quite willful

Anne Lister on Ann Walker – Gentleman Jack – S2E1
Sophie Rundle est Ann Walker dans Gentleman Jack – Farfarawaysite.com

Si Ann est toujours autant affectée et concernée par le regard de ses proches sur sa vie et ses récentes décisions, elle arrive à surmonter son tourment interne. Bien aidée il faut dire par les prescriptions du Dr Belcombe pour la sortir de la précarité de son état mental. On y retrouve la délocalisation géographique – temporelle – (York puis Shibden Hall), l’apprentissage du français, la peinture, et toute autre activité relaxante avec en tête de liste les visites de son épouse. Épouse auprès de laquelle son rayonnement percerait la pénombre. Bébé lesbienne devenue adulte, elle s’abandonne corps et âme à AL, tout en gardant les pieds sur terre et la tête bien froide. Surtout lorsque Anne s’est retrouvée à lui mettre la pression pour écrire à sa soeur pour la séparation des biens afin de compléter la révision de leurs testaments respectifs. Elle a également vite trouvé ses marques auprès de Anne Lister et la comprend sans jamais lui faire de l’ombre, en pensée comme en action. En une phrase, AW est la partenaire idéale d’Anne.

Les business

C’est le seul point ou tout n’est pas forcement allé dans le sens d’AL. Du moins dans ce premier épisode. Les travaux n’ont pas beaucoup avancé pour sa mine de charbon et cela ne changera pas de si tôt. Si l’on en croit les échecs essuyés tout le long de l’heure: l’échec de l’obtention d’un énième prêt, l’échec d’obtention du prix souhaité sur une de des propriétés devenue vacante. 

Mais Anne ne se laisse pas aller à la négativité. Elle a d’autres plans et la suite nous dira si le rêve d’hôtel qu’elle caresse à Halifax verra le jour.

À Shibden Hall

Ça bouge de partout. Dans la bâtisse comme dans le personnel. Et ça ne plait à personne. Enfin, pas tout le temps. AL est à la recherche d’un nouveau valet. Les travaux pour l’aménagement futur d’AW vont bon train. Sur le plan interpersonnel, si le rôle capital de confidente de sa tante Anne n’a pas changé, ses relations avec Marian se sont distinctement améliorées. Quand la première nommée s’inquiète de la fragilité mentale d’AW, pour laquelle AL s’empresse de la rassurer, la deuxième lui déclare ouvertement sa préférence pour AW par rapport à, par exemple, une Mariana Lawton. On a également assisté au premier dîner familial du nouveau couple en compagnie des Lister. En résumé, une Lister party.

La belle famille

Si vous vous doutiez que les vautours de la famille Walker allaient mal prendre la nouvelle du déménagement d’AW à Shibden Hall, eh bien vous aviez raison. La tante Ann ne s’est pas privée d’exprimer son mécontentement. D’abord à AL lorsqu’elle lui a rendu visite pour la tenir informée de leurs futurs plans. Et ensuite directement à sa nièce. Avec la bonne dose de venin et de malice. 

Les cousins Eliza et William eux ont préféré manigancer dans le dos des deux tourterelles, en compagnie de la famille élargie: les clans Edwards, Priesley et Rawson. S’en sortiront-elles?

Le social, les conquêtes, tout le reste.

Ça jase et complote à Halifax. Ça échange et vit à York. Notamment chez les Norcliffe, qui plantent le décor pour l’apparition future d’Isabella “Tib” Norcliffe, l’une des premières amantes d’AL. Mais aussi de Charlotte à qui on doit la perspective d’AL sur sa relation avec AW mais aussi sur sa liaison à venir avec ML? 

Dans le couple

L’alchimie entre Sophie et Suranne est toujours aussi parfaite

Dans la série, AW est le calme à la tempête AL. Sa discrète alter ego. Le Yin de son Yang. Le roc dont AL ignorait l’existence et l’importance. Elle lui apporte la stabilité morale et la légèreté qu’il lui a parfois manqué avec ses autres conquêtes. En public comme en privé. Autant AL est parfois insouciante et fonce tête baissée sur tout obstacle qui se présente à elle, autant AW est mature à la limite de la frustration tant elle prend le temps de considérer tous les angles et les partis pris avant de prendre une décision et sait faire entendre sa voix. Ce qui a d’ailleurs donné lieu à la première friction dans le couple.  

J’ai aimé cette dispute. Surtout pour la manière dont elles se sont reconnectées. Prétexte boiteux pour revenir sur ce que j’ai aimé et moins aimé de ce premier épisode de la saison deux de Gentleman Jack.

J’ai aimé

La premiere dispute

J’ai la certitude que si elles avaient vécu à notre époque ou s’écouter ressemble à de la prestidigitation, cette première dispute se serait déroulée de la même manière. Car je pense que l’expérience d’AL combinée à l’éducation d’AW leur a enseigné que se jeter des objets et des mots dans la figure ne résout aucune dispute. À moins d’être sado. Et j’étais assez satisfaite de les voir revisiter le contentieux lorsqu’elles étaient dans les dispositions d’esprits nécessaires à sa résolution. 

La relation fraternelle entre AL et Marian.

Je n’ai cessé de sourire à chacune de leur apparition dans mon petit écran. 

Bien que AL prenne toujours autant de plaisir à taquiner sa cadette – pour mon plus grand plaisir – il y a un changement perceptible dans leur relation. Du respect. De chacune, dans leur domaine respectif. Et cela s’est ressenti dans leur différentes interactions au cours de cet épisode. Lorsque Marian refait le bouton de sa chemise par exemple et AL lui fait passer une consultation rapide. Le soulagement et l’admiration qui se lisent dans les yeux de Marian. Ou lorsque AL lui demande son avis sur sa “compagne”. Maintenant, reste à savoir combien Marian en sait sur la véritable nature des relations de sa soeur avec ses “compagnes”. 

La suspension du temps. 

Visuellement, on ne dirait pas que le dernier épisode date de deux mil dix-neuf.

Pour tout dire, on dirait que le rideau est tombée sur la première saison il y a deux jours. Toujours la même fraicheur, la même verdure, les mêmes paysages à couper le souffle. L’avantage, j’imagine, de garder la même équipe pour scénariser la vie d’une de nos contemporaines sur ses propres terres. 

Mais tout n’a pas été parfait. 

J’ai moins aimé.

La cadence de l’épisode

Ça allait beaucoup trop vite. Je comprends qu’AL était un être très occupé, mais good lord que ça allait vite! Et de nombreux personnages ont été introduits sans qu’on ait forcément eu leur background et avec lesquels il faudra composer. Etait-ce un oubli dans les précédentes saisons? Ou ces derniers sont apparus après le mariage? Je n’ai lu que quelques passages des journaux donc peut-être la réponse s’y trouve. Je vais me refaire le premier épisode pour  me rassurer d’avoir saisi toutes les nuances. Mais de grâce producteurs, ne transformez pas notre show en TLWGQ. 

Ann Walker

Alors, j’aimerais mettre une chose au clair: pour moi, AW est incontestablement l’héroïne insoupçonnée de ce period-drama. Sa bravoure – ou sa folie c’est selon – à s’engager avec AL alors que toutes les autres ont failli est à saluer. Cependant, au risque de déchaîner les Lister Sister et la Lister Family – oui, c’est réel et je me considère comme membre à part entière – sur moi, je n’ai pas du tout aimé sa représentation dans cet épisode. AW aime souffler le chaud et le froid. Rien de nouveau. Néanmoins, autant d’un coté elle apporte à Anne tout ce que les autres ne lui ont jamais apporté, autant j’ai l’impression qu’elle abuse (inconsciemment?) des sentiments d’AL envers elle. À titre d’illustration (et la conclusion pourrait être bancale et prêter à confusion je m’en fous), lorsqu’elle rentre de chez sa tante elle gueule sur Anne, devant ses domestiques (ce qu’aucune personne n’a jamais fait). Pour après lui accorder tout ce qu’elle a suggéré comme rédemption après les excuses, j’ai trouvé ça très manipulateur. Pour tout dire, à l’heure où j’écris ces lignes, je n’arrive pas à poser les mots exacts sur mon ressenti.

Mon souhait pour les épisodes à venir.

La consommation passionnelle de l’union

Anne Lister et Ann Walker Gentleman Jack – ©Farfarawaysite.com

Oui oui, en bonne lesbienne qui se respecte, débrouillez vous mais ramenez-nous du corps-à-corps moiteux entre AW et AL. Le sexe serait devenu meilleur après le mariage. C’est AW qui l’aurait dit par le biais du journal d’AL. Bah montrez-le nous. Ne nous dites pas. 

Quelle que soit l’époque concernée, je veux croire que toute relation amoureuse qui se respecte se doit d’avoir connu au moins un corps-à-corps fusionnel. De ceux qui laissent l’âme en extase. Et j’ai envie de croire, avec les différentes bandes d’annonce et les passages du journal évoqués dans l’épisode, ce sera chose faite d’ici peu. Suranne dénudée dans mon écran? Oui, oui et oui. All day, every day.

Le drama, la liaison, la passion, le triangle lesbien, toussala

There is a string within me that have never vibrated for any touch but yours. I have never loved anyone but you. Freddie… I love you dearly and fondly.

Mariana Lawton à Anne Lister – Gentleman Jack S2E1

Si après toute la passion dans ses lettres, les photos promotionnelles indiquant le triangle, le regard déterminé de Mariana pour clôturer l’épisode un de la deuxième saison, cette histoire ne débouche que sur un fade baiser,… je rejoindrai probablement la communauté des fan fiction pour rendre hommage aux vingt ans de relation passionnée, aussi clandestine soit-elle, entre Mariana et AL. 

Mariana Lawton, Gentleman Jack saison 2 – ©Farfarawaysite.com

Et avant que les puritain.e.s ne me jettent la pierre, toute relation se doit d’être conclue. Enfin, chez les personnes un minimum éduquées. La fin peut-être heureuse ou malheureuse, là n’est pas le question. Le souci vient du contexte dans lequel AW et AL se sont mises ensemble jusqu’à s’unir. C’est quasiment impossible de couper les ponts définitivement d’une aussi longue relation via une lettre. Peu importe la distance et l’époque. 

Et si c’est mauvais de le dire/penser/souhaiter, je m’expliquerai avec mon créateur. 

D’ici la, à la semaine prochaine avec un nouveau récapitulatif.

Miaouuuuu!

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